Conseil de l’INSPE du 19 novembre 2025

Le conseil de l’INSPE du 19 novembre devait statuer sur 2 points : le budget et la convention pour les nouveaux masters de formation des enseignant·es (M2E). Etrangement, il n’y avait presque aucun lien entre les deux : le rôle de l’INSPE va complètement changer, pas son financement.

Réforme de la formation : toujours pas d’infos, toujours pas d’argent, mais beaucoup de mépris…

Jusqu’ici l’INSPE formait essentiellement des étudiant·es, à partir des moyens de l’université. A partir de l’an prochain et du passage du concours de recrutement des enseignant·es en fin de L3, l’INSPE formera essentiellement des personnels de l’éducation nationale (élèves fonctionnaires en M1, fonctionnaires stagiaires en M2). Mais c’est toujours à l’Université de prendre en charge les coûts.

Sur les points obscurs de la réforme de la formation des enseignant·es, ni la direction de l’INSPE, ni la présidence de l’Université, ni le représentant du rectorat n’ont d’information.

Sur la décision de fermeture de certains groupes de master MEEF second degré (en espagnol et en physique-chimie), le rectorat assume la décision mais refuse, avec la plus grande brutalité, de donner la moindre explication : « Le chancelier des universités n’a pas à se justifier ». Dans le futur, les ouvertures ou fermetures se feront suivant les besoins de l’éducation nationale, sans garantie pour l’INSPE et ses personnels. Les sites de Blois et Bourges sont particulièrement menacés, voir notre revue de presse.

Une autonomie des Universités plus perverse que réelle

La perversité de l’autonomie des universités est à son comble : le gouvernement décide de ce qui s’enseigne (une longue liste détaillée de compétences à transmettre est imposée aux nouveaux masters M2E), à qui (puisque c’est le ministère qui organise le concours), se sert sur les moyens de l’Université, et ne rend aucun compte. Mais c’est à l’Université qu’il revient de voter en faveur de cette servitude volontaire. Les élu·es FSU s’y sont opposé·es, exceptionnellement rejoint·es par une autre membre du conseil (6 contre, une abstention, 12 pour).

Prévisions de service :

la direction de l’INSPE travaille depuis l’an dernier à la généralisation d’un outil de Blois pour faire des projections de service individuel, et réduire les situations de sous-service (ou de fort sur-service). Mais pour l’instant la généralisation s’arrête à Bourges et Châteauroux (ni Orléans, ni Tours, ni Chartres n’ont encore pu mettre en place l’outil). Et la projection n’est disponible qu’aux alentours de novembre, une fois l’emploi du temps du second semestre préparé par les responsables de centre. La direction le reconnait clairement : elle n’est pas en mesure d’établir des services avant le début de l’année universitaire, comme le prévoit pourtant le décret statutaire des universitaires. La possible fermeture d’un groupe TP en cours d’année reste un aléa qui sera reproché aux enseignant·es qui se retrouveraient en sous-service en fin d’année, comme si ielles en étaient responsables. Sans parler des fermetures de mention d’une année sur l’autre qui sont prévues dans la convention pour les nouveaux masters, en fonction des besoins locaux de l’éducation nationale. Le ministère décide, l’intendance suivra, ou alors on le lui fera payer.